Résumé :
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Dans un contexte de vigilance accrue, l’articulation entre alimentation et santé devient centrale. Il ne s’agit pas seulement d’une médicalisation de notre alimentation. L’étude circonstanciée et approfondie des pratiques et des discours de mangeurs qui revendiquent cette évolution, met en évidence les raisons de cette réflexivité et montre comment chaque incorporation se transforme en «incorporaction». Fondées sur une éthique de responsabilité, les morales alimentaires conduisent à des écologies de soi, qui englobent tous les domaines de la vie et renforcent l’impression d’une maîtrise et d’un contrôle sur l’avenir. L’ouvrage questionne ainsi l’ensemble des dimensions du manger : la connaissance relative à la production des aliments, l’approvisionnement, la préparation des mets, la volonté de mettre en relation les propriétés caloriques et nutritionnelles de ces derniers avec l’exercice du corps et le sport ; les excretas et leurs conséquences. En somme, s’alimenter sainement n’est pas qu’une occasion de répondre à des exigences sanitaires et alimentaires propres à la construction d’un corps sain, c’est aussi une manière de penser le monde et de le pratiquer.
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